Néandertal de A à Z by Marylène Patou-Mathis

Auteur:Marylène Patou-Mathis [Patou-Mathis, Marylène]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Éditeur: Allary Editions
Publié: 2018-01-25T01:00:00+00:00

Ksar Akil (Liban)

Ce grand abri-sous-roche, situé près d’Antélias à 10 kilomètres au nord-est de Beyrouth, a révélé la plus longue séquence du Paléolithique moyen et supérieur du Levant (36 niveaux archéologiques). Découvert en 1900 par le père jésuite Godefroy Zumoffen (1848-1928) et exploré vingt-six ans plus tard par le géologue A. E. Day, il a été fouillé par une équipe nord-américaine dirigée par J. F. Ewing (en 1937-1938 et en 1947-1948), puis par celle du Français Jacques Tixier de 1969 à 1975. Les premiers occupants, des Néandertaliens, ont taillé des outils en pierre moustériens et chassé des capridés, des daims et des rhinocéros. Puis, à partir de - 38 000-37 000 ans, plusieurs groupes humains, de Néandertaliens ou d’Hommes modernes, vont séjourner dans l’abri. Ils sont les artisans d’outillages qui marquent la transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur. Ils cèdent à leur tour la place à des Hommes modernes qui taillent des outils en pierre rapportés à l’Ahmarien (industrie du début du Paléolithique supérieur au Levant) et fabriquent des perles en coquillage. En 1938, dans une brèche contenant ce type d’outillage, Ewing dégage le squelette presque complet d’un enfant – probablement une fillette âgée entre 7 et 9 ans surnommée Egbert (Ksar Akil 1) – et quelques os, dont un maxillaire, d’un autre jeune individu datés d’environ - 36 000-35 000 ans. Les deux corps ont sans doute été inhumés dans la même sépulture. Au cours de sa seconde campagne de fouilles, un morceau de maxillaire (Ksar Akil 2) est exhumé, associé à un outillage lithique de transition. Attribué à une femme adulte, prénommée Ethelruda, il a d’abord été considéré par Ewing comme appartenant à un « Néanderthaloïde », ce qui a entraîné l’attribution des outillages de transition aux Néandertaliens. Cette hypothèse a été remise en cause par de nouvelles études qui attribuent le maxillaire d’Ethelruda à un Homme moderne mort il y a - 39 000-38 000 ans. Cependant, la détermination spécifique de ce maxillaire n’est pas acceptée par tous les paléoanthropologues et il pourrait appartenir à un Néandertalien.

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